18 mai : Måløy, Mer de Stad, Vestkapp, Torvik, Ålesund, Molde, Kristiansund

18 mai 6:20, j'entrouvre mon rideau et même à travers les verres de mes lunettes qui corrigent plus ou moins bien mes yeux archi myopes et aphaque pour l'un d'entre eux je reconnais le mont Hornelen au pied duquel nous passons à l'instant. Je me précipite sur le pont pour tenter d'en faire un panoramique vertical mais nous sommes vraiment trop près et le résultat obtenu a une perspective qui n'est pas satisfaisante. Regardez ici comme les courbes de niveau sont vraiment très rapprochées et mettent bien en évidence cette face impressionnante vue de la mer. Même en vue satellite, on se rend bien compte de l'à-pic de la face.

Vers 7:00, avec mes lentilles maintenant, je vois nettement mieux alors que nous sommes en escale à Måløy sous une lumière assez quelconque. J'en fais quand même un panorama alors qu'à 7:18 nous quittons le quai, notamment encombré de billes de bois. Heureusement, le ciel s'éclaircit au cours de la navigation dans le fjord et est nettement plus dégagé lorsque le navire débouche sur la Mer de Stad.

La Mer de Stad, réputée pour ses tempêtes aux vagues parfois monstrueuses, est dans un très « bon jour » ce matin alors que nous apercevons au loin vers le nord le Vestkapp, point le plus occidental de Norvège. Sera-t-il un jour créé, le tunnel maritime permettant d'éviter ce passage parfois dangereux ? En tout cas, aujourd'hui c'eut été dommage de passer sous terre. Au cours de mes 7 voyages, j'ai rarement doublé ce cap dans de si bonnes conditions et je me souviens notamment de mon premier passage à bord du MS Vesterålen en septembre 1999 alors que l'eau, censée tomber évidemment vers le bas, remontait en volutes de brouillard généré par le vent les cascades des falaises du rivage.

Vers 9:45, alors que nous achevons la traversée de la Mer de Stad et retrouvons l'abri des fjords, j'aperçois au nord un des phares que j'apprécie le plus sur la route de l'Hurtigruten, le Flåvær fyr (carte marine). Encore quelques dizaines de minutes de navigation et le navire accoste à Torvik, juste un quai en pleine campagne même s'il a été agrandi depuis mon premier voyage en 1999. De l'autre côté du fjord à Ulsteinvik, se trouve le chantier naval où ont été construits les MS Polarlys, Nordkapp et Nordnorge mais aussi le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon basé à Brest pour porter assistance aux navires en difficulté en Mer d'Iroise et beaucoup de supply ships à l'étrave inversée caractéristique (par exemple sur Mer et Marine).

Je déjeune au restaurant alors que le navire arrive à Ålesund. Nous sommes à quai au sud du centre-ville, là où accostent habituellement les grands paquebots de croisière et non au terminal Hurtigruten situé au nord du centre-ville. Sitôt le déjeuner fini, je sors pour une balade en ville, notamment sur les trottoirs et pontons longeant la rive est d'Indre Havn, chenal séparant en 2 la ville, pour aller voir du côté du terminal Hurtigruten : l'ancien entrepôt surmonté d'un parking n'existe plus. À la place, 2 grues dominent un vaste trou d'une dizaine de mètres de profondeur partiellement inondé malgré les palplanches / batardeaux.

J'ai, un temps, envisagé de prendre un taxi pour monter sur le mont Askla dominant la ville faire des photos panoramiques mais le ciel se couvrant légèrement et surtout la présence de plusieurs grues dans la ville m'y font renoncer et je me dirige plutôt vers l'autre rive du chenal intérieur. Je m'arrête quelque minutes du côté de l'Apothicairerie, immeuble emblématique du style Art Nouveau de la ville, avant de rejoindre d'anciens entrepôts de commerce du poisson.

Étant au restaurant lors de notre arrivée, je suis sur le pont lorsque le navire quitte Ålesund en contournant la ville avant de prendre la direction du Nord. Lors de mes précédents arrêts, j'avais été intrigué par la présence d'un magasin/entrepôt au bout d'une pointe au sud-est de la ville. Cette fois-ci, j'ai l'occasion de voir cet immeuble de près alors que nous le contournons.

Une heure plus tard, le navire passe devant Gunnavika fyr qui signale un chenal étroit mais rectiligne balisé des 2 côtés dans Søre Kverna, détroit entre le continent et l'île de Lepsøya (carte marine où l'on voit bien le chenal de 100 m de large et creusé à - 11 m dans des hauts-fonds jusqu'à - 4 m en lisière de chenal)... encore un lieu bien présent dans ma mémoire, notamment sous une belle lumière de grains en mars 2008.

Vers 17:30, nous naviguons depuis un certain temps déjà dans le fjord de Molde sous un ciel pratiquement sans nuage qui nous permet de voir toute la chaîne des montagnes du comté de Møre og Romsdal. Je crois que depuis Molde, on peut en voir 200 sommets. Comme déjà depuis quelques voyages maintenant, je photographie l'hôtel Rica aux façades « miroir » où se reflète le navire juste avant d'arriver au quai.

Entre Molde et Kristiansund, je n'ai jamais pu voir l'intégralité des paysages traversés du fait que lors de mes précédents voyages, il faisait déjà nuit ou alors très sombre. Notamment, vers 21:30, nous passons au large de Hestskjær Fyr (Norgeskart.no) 30 mn avant d'arriver à Kristiansund. J'aime beaucoup la lumière chaude du soir sur le phare et les montagnes en arrière-plan.

22:10, le MS Kong Harald fait escale à Kristiansund sous toujours une très belle lumière. Je descends sur le quai faire des panoramas (+/- 180°) de la ville sous cette lumière "chaude". Tout à l'heure, alors que le navire passait sous un des ponts de la ville, le mugissement de la corne (annonçant l'arrivée du navire) et surtout ses nombreux échos m'ont donné la chair de poule :) de quoi faire de beaux rêves… Initialement, je comptais assister au départ à 23:00 mais bon, finalement je me couche, fatigué, avant que le navire ne quitte le quai.

Au fait, il y a environ 460 passagers à bord dont le groupe de 80 personnes du charter Orly - Bergen et d'autres francophones « en individuel ».